Les bateaux morts sur la plage Leur coque est grise du temps Mangée d'algues sèches et de vent Ils gémissent des rêves Blessés d'agonies brisés d'amour A rompre leurs amarres Ils crèvent écartelés d'horizon Assourdis de l'appel stérile Des flots ondulant une offre impudique Au douloureux sanglot d'un désir mort
L'hiver aujourd'hui arrache trop la peau Pour y songer encore A lever l'ancre et caresser D'Amériques frémissantes Un sein de satin palpitant Des palmes aux mains d'alizés
Les bateaux sur la plage Brûlent leurs larmes d'or fondu Ils pleurent sur le sable le lointain estuaire Quand là-bas au détour des montagnes Vers de rudes roulis ils prenaient leur envol