Savez-vous qu’au milieu de cigarettes sages, Une allumette fait, l’allumeuse, un ravage ? N’avez-vous jamais vu la belle Cigarette Amoureuse ingénue, de chaude Allumette ? Toute entière elle aspire à la flamme qui chante Comme un homme désire une femme aguichante En son for intérieur brûle un feu violent Elle lui veut au dehors un équivalent Frotte Allumette, elle s’embrase, la coquette, S’approche, et caresse sa chère Cigarette Celle-ci s’y attend mais quand même rougit Sa tête s’empourpre en une rouge bougie Le feu se communique, il brûle sans remord Tant pis si sa morsure conduit à la mort La Cigarette existe pour se consumer Du feu que l’Allumette existe à allumer Du tabac et du feu, cette union libertine Fournit à mon sang sa bâtarde nicotine