Aux heures mauvaises Où dort encore le ciel, La femme sur la falaise, Qu’attend-t-elle ? Qu’attend-t-elle ? Sa forme si vague Sur la blanche falaise, Sa forme vague d’écume se dentelle, D’écume, et les vagues De leurs dents viennent mordre la falaise ! Ses yeux qui balayent l’horizon Sont des phares, Ses yeux si noirs ! Qui flambent comme deux tisons ! Sont des phares, Et droite et calme au vent qui siffle, Elle domine le gouffre… Les vagues hurlantes la giflent, La giflent sans qu’elle n’en souffre. Quel souvenir la hante, Quel espoir la soutient ? En bravant la tourmente, Qu’attend-t-elle au loin ? ‘Saute !’ souffle le vent… ‘Saute !’ susurre la mer… Si lancinante, la mer ! Si doucereux, le vent… Et seule aux heures mauvaises, Aux heures ou dort le temps, Si seule sur sa falaise ! Droite et calme elle attend.