Combien de fois déjà Du sein des flots furieux M’ont guidé au rivage Les phares de tes yeux. Ange mystérieux, Combien de fois déjà M’a sauvé ton visage ! Providentiel amour, J’habite une prison Où la nuit ne s’achève Que lorsque tu te lèves, Brillant à l’horizon. Ainsi je vis mes jours, Jusqu'à la proche mort. Et me voilà encore De noires idées hanté, Pendant dessus l’abîme, Et seules me retiennent Tes lèvres aimantées, Tes deux lèvres sublimes Qui s’écrasent aux miennes ! O baiser de la vie Dont j’ai toujours envie ! Chaque fois ton haleine Parfume les relents Dont mon âme est si pleine… O amour doux et lent! Que ton joug est violent