Il pleut des feuilles mortes, Il pleut des amours mortes, En longs colliers flétris, Et le vent de novembre S'engouffre dans ma chambre, Tout barbouillé de nuit... Sur la place déserte, Par la fenêtre ouverte, Je vois sous le ciel gris, Ces feuilles en banderoles, Comme rondes d'école, S'envoler sans un bruit. Parfois, leur vie s'achève, Légère comme un rêve, Sur l'onde du vieux puits. Et j'esquisse un visage Dans les troublants mirages Qui naissent de la nuit... Mais je ne le vois plus, Ce visage perdu D'un souvenir enfui... Dans la nuit de novembre, Mon rêve se démembre Et sombre dans l'oubli...