Pour les faunes roussis de ses tableaux sans failles, Pour ses soleils couchants, ses brouillards opalins, Novembre a promené dans l'or et la grisaille, Dans la cendre et le feu, ses pinceaux magiciens.
Un ciel mouillé qui pleure à s'en user le bleu, Des arbres flamboyants, courbés sous la bourrasque Et les passants qui roulent des désirs fantasques Sous l'écorce hermétique de leurs fronts soucieux...
Sur le rosier noirci, la douceur déchirante D'une dernière fleur aux pétales froissés, Belle, de l'éphémère et tragique beauté Qui pare quelquefois les choses vieillissantes...
Et tout près des jardins fleuris de chrysanthèmes, Traine la lourde odeur des feuilles pourrissant, Le long des caniveaux où flottent, mous et blêmes, Des bateaux de papier malmenés par le vent