Je suis l’homme qui dirige, se bat, se blesse, La femme docile qui cache une tigresse, L’enfant tourmenté et brisé par sa jeunesse, La bête enfermée dans un monde de traîtresse.
Je suis le vent qui se déchaîne et qui oppresse, La mer délicate qui devient vengeresse, La pierre qui tombe et se casse sans promesse, Le sable qui sommeille et celui qui se dresse.
Je suis le pauvre sans amour et sans tendresse, Le riche qui compte et recompte ses tristesses, Le minable oublié qui se sent en détresse, Le fou qui s’amuse sans aucune allégresse.
Je suis le géant qui chemine sans souplesse, Le lutin qui se sert chez vous sans politesse, Le fort qui veut avoir raison avec hautesse, Le faible qui s’éclipse par sa petitesse.
Notre Monde est injuste et se désintéresse, De tout ce qui peut avoir de la gentillesse, De l’amour, du bon sens, de la délicatesse. Alors faisons aujourd’hui que tout cela cesse.