Je ferme les paupières pour fuir la lumière Qui n’éclaire aujourd’hui qu’un pauvre monde austère Ce monde dans lequel il n’y a plus d’espoir Où il ne reste que ce qui peut décevoir
J’ai trop cru en l’amour au bonheur ingénu Car les jours ont passé il demeure inconnu Je ne peux à présent qu’oublier son regard Et me fier sans attente au prévoyant hasard
Je ferme les yeux pour effacer son sourire Renoncer pour la dernière fois à son rire Je pensais que je pourrais vivre un grand amour Mais celui que j’offrais est resté sans retour
Je n’ai plus qu’à m’abandonner au temps qui passe Car cette trop longue attente m’a rendue lasse Ce temps qui m’a tant poursuivie et accusée Les yeux clos je m’y rends comme une épée usée
Je ne suis qu’un pantin qu’on aurait démonté Qu’un enfant devenu grand aurait négligé Que l’on aurait privé de son âme et du cœur Un pantin qui reste sensible à la douleur
Il n’y a plus de bois pour ranimer le feu Qui me dévorait sans relâche peu à peu Comme la flamme de mon cœur qui s’est éteinte Et ma vie est restée sans couleur et sans teinte
Je ferme les yeux pour fuir ce monde austère Dans lequel il n’y a plus aucune lumière L’obscurité enfin s’approprie mes pensées Et je reste inerte dans mes amours chassées