Un être qui s'en va, c'est un monde qui meurt ! Un être qui s'en vient, c'est un monde qui naît ! Je veux ici chanter cet immense bonheur Et oublier la mort ! Lorsque le glas sonnait On a vu quelquefois, à sa triste chanson, Se mêler tout à coup les cris d'un nouveau né ; Alors, comme saisis par un puissant frisson, Les vivants oubliaient qu'ils venaient de pleurer !
Un être qui s'en vient est toujours un miracle Car en lui on peut voir toutes les espérances : Il est la page blanche et devant ce spectacle On voit fuir le malheur et pâlir la souffrance ! Le miracle est ici, renouvelé sans cesse ! A chaque fleurs nouvelle, à chaque enfant nouveau, Le néant est vaincu ! Face à tant d'allégresse, Le tombeau n'est plus rien ! Seul compte le berceau !