Ne renonçons jamais à creuser au plus clair de la voix. A faire de l'oiseau l'égal de tous les dieux et du chant, Cette clairière que le soleil convoite. Redonnons, obstinés, son éclat primitif à la nuit qui souverainement se courbe. Cessons de l'avilir et de profaner son mystère. Ainsi de nos chimères que la soif exténue. Cet espace stupéfié où frémissent les morts, Perpétuons-le à en perdre racine. Gardons-nous bien de nous dire antiques ou modernes, Mais soyons au temps ce que le feu est à la forge. Que l'homme cherche sa mesure dans le tréfonds des âges. Qu'il soit ce signe oraculaire se métamorphosant en fable. Qu'il ne promette rien mais se porte en avant. Météore pétrifié en son propre essor, Qu'il ne se cherche plus, enfin, D'autre séjour que celui qui lui est dévolu.
