Contre la destinée longue de dix années D’une triste Odyssée d’errant sur l’océan, Contre les dieux jetant les pages du roman Au vent de l’oubli de nos amours passionnées,
Contre les cyclopes qui lancent des rochers Immenses, le chant troublant des fourbes sirènes, Contre les sorts noirs de Circé la magicienne, Ta flamme est un phare qui me fait triompher !
Contre la bise hurlante et les embruns amers, Les cyclones glacés aux lames infinies Des titans querelleurs et les vastes déserts De la solitude et de la mélancolie,
Qui coulent mon esquif, repoussant ton îlot, Contre les éléments qui ruinent mon courage Glorieux et mon sang qui colore les cordages De pourpre, ton feu brûlant balaye les flots !
Contre les ouragans et contre les orages, Envers et contre tout, je te retrouverai Pour vivre le rêve du merveilleux voyage De nos deux noms gravés dans le ciel étoilé !
Pour que tes yeux du bleu des lagons étincellent, Moi je te bâtirai en défiant les dieux, Une tour de Babel qui dépasse les cieux, Une tour à l’amour, une tour éternelle !
Je jetterai l’ancre dans un paisible havre, Le port des caresses de ton sein palpitant A ton cou amarré comme au rhum qui enivre, Au quai des délices où j’en oublie le temps !
Pour me perdre à nouveau dans l’océan bleuté Des douceurs de ta peau, dans l’obsession intense De tes parfums d’opium qui sans fin me ravissent, A perpétuité, à perpétuité…