Ô Automne confins du bel Automne ! Tu sembles rendre le ciel monotone, Ecouler la pluie dans un vase d’éther, Emplir de froidure l’espace de la terre, Ou maquiller les bois de ta douce lueur, Ou les vêtir de tes robes de couleurs. Puis tu déshabilles la profonde nature, De ses ornements et de ses coiffures, Impudique, une chemise éployée au sol, Les gens admirent éternellement ton rôle. Tes tissages de feuilles tremblant au vent, Passementent les souliers des passants, Et le brouillage sous les pieds si jaunes, Comme un écho s’en va qui raisonne : Une tristesse théâtrale emplie de mystère, Que rumine aux arbres le songe de l’hiver.