Entendez-vous ces cris qui sonnent haut et clairs Éclatant par instant ainsi que des éclairs, Joyeux, insouciants, ignorants du destin, Tour à tour décevants, heureux ou incertains, Ces cris sont le reflet de toute notre enfance De nos jeux, nos ébats signe de l’innocence…
Entendez-vous ces cris qui grondent sourdement Et montent de la rue avec des roulements, Bruits de chocs, de sifflets, de courses, de huées De désordre, entouré de piquantes fumées. Ces cris chargés de haine par notre société, Symbole de la rage, appel de liberté…
Entendez-vous ces cris qui viennent du lointain Voix des peuples opprimés, espérant en demain Clameur pleine de doutes mêlée à la souffrance Sous des habits percés, on cache sa vaillance. Ces cris que l’on étouffe dans le fond des prisons, Et font passer sur nous des rêves déraison…
Entendez-vous ces cris dans le petit matin ? Après les fusillades il ne reste plus rien ! Corps désarticulés, pareils à des pantins Vous hurlez à vos frères « où est votre soutien? » Ces cris désespérés, au-delà des supplices Font espérer qu’un jour renaîtra la justice…
Entendez-vous les cris du peuple souverain Qui brise les barreaux pour accueillir enfin, Avec l’égalité et la fraternité Ce magnifique emblème qu’est notre liberté ! Alors, venus du fond du temps et des saisons Vont surgir d’autres cris et les murs tomberont…