Laisser sa main courir, caresser le contour Du grain qui sous les doigts défile lentement. Écouter le silence entendre son cœur sourd Palpiter en écho, et savoir qu'il est temps.
Sentir aller sa vie apercevoir la route, Trouver les mots qu'il faut pour finir le roman. Espérer le miracle, vouloir chasser le doute Attendre l'impossible et choisir le moment.
Clore tout doucement les yeux dans l'air fugace Et voir monter l'envie allant vers le désir, Ignorer ce qu'on sait, ne laisser qu'une trace, L'imprégner d'absolu pour mieux s'en dessaisir.
Que l'oubli de la trame qui vole dans l'espace Devienne la clarté d'un regard souvenir. S'envelopper d'un bleu qui peu à peu s'efface, Fermer un regard las sur l'instant à saisir.
Graver enfin ici ce poème en ces lignes Avec cette passion égale à mon amour, Exploser puissamment, me dire que ce signe Offert à mon esprit est la montée du jour.
Accueillir ce cadeau qui contourne l'indigne Briser alors le masque sur le papier velours, S'enrouler doucement comme un sarment de vigne Que les fruits de l'esprit te montrent mon amour.
Au travers d'un écrit que vienne transparaître Tout ce qui est en moi que je ne te dis pas Oser tout avouer, entrouvrir la fenêtre Et voir couler mes pleurs qui se déversent là.
Comme un matin printemps comme un hiver peut-être, Mais surtout comme toi blotti tout contre moi. T'envoyer ce message, attendre, et me voir naître Au creux de ce cahier que tu ne liras pas...