Le lac m'envoûte de ses belles prunelles Souriant je sombre dans sa profonde solitude Les gigantesques cèdres m'envahissent de leurs ailes Je m'écrie davantage sous ma béatitude
Je lave mes yeux de la laideur de la ville Je purifie l'âme de la moiteur du chagrin Je pénètre ce nouveau monde au règne tranquille Ecoutant au fil des heures les mille refrains
Je ne suis pas le seul qui cherche l'évasion Mille êtres sont là éperdus d'émerveillements Je parle à la paisible et riante région Où la nuit je suis la lune au firmament
Une adorable nymphe aux cheveux couleur d'ébène Me parle derrière le silence de sa beauté Pour une fois je perds l'angoisse de mes peines En priant pour celle qui m'illumine de clarté
L'été pour fuir mes longues et pénibles insomnies Je m'adosse à quelque arbre auprès d'une source Les heures glissent fascinées par les mille harmonies Et dans l'eau ouverte je suis la lune et sa course
Je médite encouragé par les chants d'oiseaux Je vogue ainsi libéré des chaînes maudites Je chante tout seul, oscille comme un roseau Guéri je retourne à la cité qui s'inquiète...