MOMENTS DE TRANSE
A : Mohamed BELHAJ
Ami, je me foule les pieds
Dans l’écheveau de l’instabilité
La conjoncture astrale est en rupture
Et les lignes de la main sont étanches
Aussi hermétiques que les falaises
Qui tombent à pic dans un ravin…
Ni signe de lecture…
Ni symbole d’écriture hiéroglyphique
Tout n’est que de simples tâtonnements
Dans la complexité des pensées…
La vie apparente n’est qu’un leurre
Une vitrine de l’insensé
Je suis tributaire de mes errances
De mes escapades inopinées…
D’un lourd tribut de mon sevrage
Dans les artères noueuses de ma cité
D’une eau aux saveurs amères
D’arbres aux rameaux rabougris
Tout n’est qu’un acte d’érosion
Je subis l’affront des regards
Les incantations ânonnées
Sur les bancs de l’oisiveté…
Ma crainte n’est point pour l’avenir
Elle est ancrée dans mon être hybride
Dans l’isolement des murs d’une demeure
Et de l’incarcération du verbe de la fureur
Tout remue dans l’intimité de la profondeur
Magma en fusion des cratères disloqués
Et un sang ingrat en ébullition maximale
Je renie et me renie davantage
Dans l’étouffement d’un gosier sec
Et l’eau qui coule constamment
Qui continue son avancée préétablie
Me semble insoutenable…
Je vis dans la déshydratation des efforts
Un désert perdu dans l’insolation
Et je suffoque mille fois… !
Sous l’emprise des mains de velours
Qui, comme des nœuds coulants
Serrent à l’infini l’horizon de mes évasions
Des mots/monts de la démence
D’une pendule qui souffre de dérangements
Dans l’espace de ma … libération
© Kacem Loubay
Samedi 28 Juin 2003
Khénifra / Maroc
[email protected]Le poète de l’autre rive