Le bruit court qu’on a volé la reine. L’Afrique est en émoi. Ses yeux d’un noir encre éclairaient la plus obscure des négociations. Ses narines exhalaient un souffle Faisant fuir une flotte de navires ennemis. Ses lèvres charnues, fermées, Laissaient entrevoir tous les espoirs.
Le continent entier était à ses pieds. Ils sont maintenant cul-de-jatte, En cul-de-sac. Sa couronne jaune de fin tissu était-elle à présent flétrie, Meurtrie, en une autre patrie ? Que faire ? Se tourner vers les cieux ? Peine perdue. Vers l’enfer ? Encore moins.
Rongés d’anxiété, Les millions d’Africains Attendirent donc… Jusqu’au jour où elle apparut enfin.
Elle était dans les bois, méditant, Se demandant comment se faire désirer davantage. Elle attendit un mois. Découvrit le secret : Disparaître… et attendre, Jusqu’à ce que toutes les langues pendent, Puis arriver à pas feutrés Pour être par le pays portée aux plus hautes nuées.
Ainsi feront les femmes voulant jouir du statut de reine. Avoir toutefois le même portrait, User du même stratagème Et réussir… ou mourir dans les bois.