Toi cet autre, toi différent Toi le pauvre, toi l'insolent Tu es classé, tu es fiché Comme étant le petit, le moins que rien Comme étant impoli, impoli et vaurien Pourquoi ne te voit-on pas Comme le plus puissant des rois ? N'as-tu pas d'autres richesses Que celle des maîtres et des nobles ? Toi, tu as la douceur, la tendresse Tu es solide comme le sont les vignobles Quand ils cueillent leur raisin, délicatement Quand ils en font du vin, inlassablement On te voit si souvent Comme le plus malheureux Alors que par rapport à d'autres gens Tu es le plus heureux Tu ne te soucies guère Du temps qu'il fera demain Pourvu qu'il n'y ait pas de guerre Tu te sens bien Tu aimerais le crier Que tu n'es pas méchant Juste parce que la pitié De tous ces gens Ca te met mal à l'aise Et tu voudrais qu'ils se taisent Qu'ils te laissent vivre en paix Dans ton monde de misère Parce que même si tu n'es pas toujours gai Tu vis et seras là, encore pour de nombreux hivers.