Le dos courbé, avachis au-dessus de cette terre sèche Ce sont les paysans à la force de leurs bras farouches Sans jamais rien laisser passer leurs lèvres et outre Qui nourrissent d’une sueur abondante les âmes vagabondes
De petites mains disgracieuses au sourire revêche Émaillées du temps, de tant de labeur, du soleil louche Amusé de faire souffrir cette chair déjà lourde Boivent posément le crachat des ombres : fraîches ondes
Ces vieux ennemis qui, à pareil passant, caressent La peau inconnue dans l’espoir de taire du regard Ce sont les yeux des herbes folles
Au loin
Ils ne sont que des ombres Orfèvres terrestres, ils saignent sur leur couronne Lie bordeaux aux pieds nus les souverains