Si pure et si sauvage, Je ne sais Si tu es une muse pour moi. Te sers-tu de mon Être comme Un reflet pour parlementer Sur les gouffres de l’âme humaine. Suis-je ton esclave ? Car les mots se battent En mon humble demeure. Pourtant je ne suis qu’un homme. Chaque jour qui passe, Je détruis tes œuvres et Les pollue du mieux que je peux. Pour cela, je ne paierai sans doute Jamais ma dette. Alors j’accepte d’être ton instrument Emmène moi là ou tu le souhaites. Même si je me retrouve dans Les méandres d’un organisme Que je ne connais que peu, J’acquiesce. Les Hommes qui se jouent De l’Art, semblent croire qu’ils Contrôlent ce don, Mais je n’en suis pas convaincu. La complexité de l’univers Nous fournit matière à travailler, à expérimenter et à s’exprimer. Aujourd’hui j’arbore ma plume Tel un glaive et je tenterai, Tant bien que mal, de trancher Le verbe à l’aide de toute mon intuition. Même si je me condamne à écrire Durant mille vies, Cela devient ma priorité.