Comme des fleurs d'hiver que le torrent emporte, Finissent en grumeaux les rêves qu'elle semait, Dispersés sitôt par une rafale forte; Leurs graines avariées, inaptes à germer. . D'âcres souvenances défilent tristement, Au rythme escarpé des pinceaux en colère, Sur la toile rêche s'épanouit le tourment: Un passé sans gaieté, un présent sans repère. . Se font et se défont, au gré de l'amertume, Les pâtés de rêves, en de clairs-obscurs Où le noir et le gris se dessinent en brume, Sur un fond d'avenir, aux traits flous et impurs. . La toile est son amie, les pinceaux de vrais frères A l'une un cœur ouvert, aux autres ses soupirs. Quand l'aube distille ses blafardes lumières Elle y revient pleurer l'amour qu'elle a vu fuir