Ils n'ont plus que trois sous et ne mangent qu'à midi Rêvant dans les bras de Monseigneur Hypocras Ils hantent les troquets du mardi au lundi Et regardant les autres, se croient d'une autre race.
Comme bougies finissantes ils vivotent à moitié Et n'éclairent pas plus loin que le bout d'une table Où viennent s’asseoir de jeunes filles avisées Tendant de douces mains et des sourires aimables.
Leurs mains pleines de couleurs se cachent sous des gants Les derniers témoins de leurs jours élégants Quand ils pouvaient marcher sans embrasser le sol.
Ils se lèvent sur une jambe et ne déposent pièces Sur un comptoir lavé, mais lancent gentillesses Et leurs corps se retournent comme des tournesols