Un jour dans la sombre et profonde Forêt de mon être, Tu te baladais, et par mégarde cueillit Ce minuscule fruit, Sans savoir que tu n’avais nul besoin, Ni de mots, ni de lettres, Car cette chose fragile n’est que mon Cœur dont j’ouie, Les peines et blessures, qui parfois presque Oubliées sont éternelles, Comme la neige de ta peau nue Un soir de printemps, Ce sont ces petits détails indélébiles De ma mémoire cruelle, Qui entraînent un chagrin énorme De mon âme d’antan, Quand je repense à ces moments furtifs De nos vies communes, J’entends le plissement des draps de L’union de nos deux corps, A cet instant crucial ou nous perdons Connaissance dans ces lagunes, De l’amour charnel qui nous mène à cette petite mort…