Futiles Armes
Sur le chemin qui mène, au dernier au revoir,
Défilent les rues tristes et baignées de soleil,
Engourdies par l'absence d'un être sans pareil,
Mais ravivant pourtant le feu de sa mémoire.
Les couleurs éclatantes, des fleurs sur les parterres,
Bienveillantes alliées, ou bien futiles armes,
Réconfortent les yeux, et ferment les paupières,
Pour apaiser l'esprit et pour sécher les larmes.
Devant cette bâtisse, où se sont rassemblés,
Les témoins impuissants de son lointain départ,
Les embrassades mêlent, les sanglots accablés,
Sur les joues, sur les lèvres, dans le blanc des mouchoirs.
Au fond de cette salle, paisiblement lugubre,
Où le compte à rebours, a déjà commencé,
Les images, les voix, les mouvements figés,
Scellent un vibrant huis-clos que plus rien ne perturbe.
Quand soudain, dignement, les chants et les paroles,
Déchirent le silence, et le cœur tout autant,
On surprend un sourire, là-bas quelqu'un rigole,
On revient à la vie pour un très court instant.
Ceux qui restent, sur leur bancs, se redressent alors,
Et déposent au cercueil, les bien futiles armes :
Ces fleurs qui n'arrivent plus à retenir les larmes,
Et qui disent au revoir, et qui disent il est mort.
