Comme un paon se préparant à la parade, Je te vois souvent déambuler, camarade, A petits pas pressés, la mine si fière, Allant à vive allure sans regarder derrière.
Moi je t’observe de loin : qu’est-ce que je rie De te voir brasser de l’air, mais quel ennui ! Les gens que tu croises semblent transparents A tes yeux si hautains, fieffés manants…
Pourtant sous ta façade résolument froide, On sent pointer des envies folles d’escapades. Arracher tes chaussures si gentiment cirées Pour aller gambader sur les trottoirs tachés.
Desserrer ta fine cravate de soie rayée Tous ces petits plaisirs pour toi si insensés. Mais tu restes fidèle, manque de chance ? A ta vie toute tracée, petit être rance.