A la nuit tombée, Le Vampire sort de sa tanière. Ses crocs retombés Contre ses lèvres fières Et écarlates Eclatent Comme un firmament. Il scrute de son œil-félin Les mouvements éphémères et incertains Qui troublent son secteur De prédateur.
Le Loup-garou hurle à la lune Son étonnement d’être si puissant, Gueule béante face au néant De l’obscurité, Sang dégoulinant sur son pelage, Mi-homme, mi-animal sauvage
Et, l’Humain, apeuré, A le sang qui cogne dans ses veines. Il erre comme une âme en peine A l’affût d’un refuge pour se cacher.
Proie et prédateur : Il est l’heure. Minuit a sonné son glas Pour le trépas.
Unissez-vous dans l’alliance du sang, Que commence le ballet funeste Sous la voûte céleste. Que la proie humaine présente son cou appétissant Pour que les crocs du prédateur vampire Pénètrent la chair tendre Dans un ultime soupir Comme l’amant sait prendre Sa bien-aimée avec passion. Au loin, le loup-garou Continue ses lamentations S’égosillant comme un fou D’être si puissant la nuit Et si ordinaire le jour. Drame qui se perpétue pour toujours Comme une punition du Très Haut.
Nuit de pleine lune, mi-clair, mi-sombre, Témoin unique du drame dans l’ombre Entend le cri étouffé de l’humain Qui de vie ne sera plus demain. Ecoute le vent qui triomphe, glacial. Hume la chair déchirée et enflammée. Perçoit à tes narines venteuses, le sang qui coule lentement Du cou-source aux crocs aiguisés Sous les hurlements du fauve-humain.
Au dernier souffle de la vie Au premier apaisement de la soif prédatrice Au dernier souffle de vent face à la matrice Au premier soupir de plaisir assouvit