Le monstre vomit à grandes bouches ouvertes Une foule d'humains qui serpentent en pure perte Dans un dédale de faïences aux couleurs fanées. C'est la transhumance d'un quotidien désespéré.
Du fond d'un gobelet aux notes tintinnabulantes Quelques pièces arrêtées sur cet instantané Regardent sans complaisance cet étrange défilé Qui dans sa précipitation raconte une mort lente
Un chape de beurre rance huile cette frénésie Qui glisse vers un avenir encore trop certain Ou l'on ne voit aucun visage qui sourit Et que rien ne perturbe même pas le malin
Un violon égrène quelques langoureuses notes Qui s'écrasent sur un plafond bas et là flottent Dans une vaine tentative pour quand même égayer Ce tableau aux reflets d'un Turner triste à pleurer