La brume évanescente s'est étendue au temps, La plage fragile de mes souvenirs est devenue transparente Et la mer immobile est devenue plage mouvante. Les contours du monde visible se sont estompés. Et le temps, passager chancelant, s'est arrêté. J'ai largué mes amarres Et je navigue sur une immense mer d’huile, Dans des atmosphères lourdes et irréelles. Le clair n'existe pas, le sombre a disparu..
Je navigue à vue depuis si longtemps Que j'en ai oublié mes rêves Sans but, je dois bien un jour Lancer l’ancre quelque part, Un endroit infini, Où le soleil devient miel.
Je sais qu'un jour sans heures, Le rideau va se déchirer. L'étouffante attente prendra fin. J'atteindrai le lieu de tous mes poèmes, Sous un soleil chaud et vivant, Et les couleurs reprendront leur nom..
Je le sais, Car au milieu de cet interminable Gris Un soir ou un matin ? J'ai vu briller la forme d'une étoile Et je l'ai notée sur le livre de mon Destin…