Je l’entends dans le cyprès, là Où l’avait laissée celui qui la voyait. Elle est toujours debout au milieu du feuillage, Visage tourmenté par les rameaux verts Et front plissé des incertitudes amères, Des yeux d’eau troublée Et la bouche qui reste entr’ouverte Et les trous d’oiseaux à travers.
Ecoute-moi à ton tour Toi qui t’allonges caché dans l’ombre Et restes aux prises avec des histoires perdues, Des faits anciens et des chants haletants….
Ecoute-moi justement Quand je ne sais pas quoi dire, Assise sur le bord froid de la fontaine de pierre Assise et gémissante, Juste la pointe des pieds dans l’eau…
On n’en a rien à faire pour le moment Des chants d’oiseaux, des ailes Des bruissements à la limite de la nuit et du matin. On est seulement attentifs
A tout ce qui n’est pas dit, et ce qui reste encore à dire, A cette voix commune de l’arbre et de la terre Dans la question intolérable du devenir De l’homme, au bord du champ Et du tombeau.