Nous sommes faits d’usure. Elle commence juste après l’enfance, Au détour d’une rue vous franchissez une ombre un peu plus a De ses présences, de ses fantômes, de ses fées, et c’est fin Et déjà l’enfance est finie. Les instants ne surgissent plus d’eux-mêmes, il faut brusque L’ennui. On est envahi de temps, jusqu’à l’écoeurement. L’usure est notre mesure. L’épuisement notre horizon. L’attente notre viatique. Et l’espérance un cancer inguérissable.
Tout le reste n’est que jeux, illusions, reflets, miroirs dé Et les mots nous trahissent, comme nous les trahissons. Et nos histoires sont des contes de fées auxquels nous nous Auxquels nous ne croyant cependant pas. Et même le livre le plus miraculeux a une fin.
Ecrire est une folie, La seule qui nous fasse oublier qui nous sommes