J'aimerais avoir le pouvoir du vent pour passer indifférent au-dessus des grands gouffres, au-dessus des hauts sommets, mépriser la pierre tombale du bon sens, accepter comme une caresse la flagornerie acharnée des foules, ne pas me soucier de la poison des paroles.
Mais je crains dans le voyage sans fin, avant de troubler l'eau dormante du lac, que je puisse voir la réflexion de mon visage. J'aurais honte ...
Et ensuite, je le prie d'enlever la brume qui enveloppe le présent, d'effacer la boue qui salit le sens de termes, faire taire les trompettes de l'imposture, faire fondre la coquille des peurs.
Après tout ça, dans un corps exposé et vulnérable, qu'il dégage les tendres pousses d'une âme humaine.