On s'est rencontré par hasard, à une époque où le ciel, heurtée mortellement par elle, par ses cris, s'est écrasé sur moi.
J'étais muet, étourdi par la tempête qui se vautrait dans mes souvenirs, déformait mes mots, doutait de mes sentiments.
Je ressentais un besoin aigu d'espace, fuir mon présent, amortir l'avalanche de mots, échapper au tremblement de la quarantaine.
Je cherchais un sanctuaire pour inventorier mes cicatrices, mettre les choses en clair dans ma tête, retrouver le chemin.
En méditation, pendu la tête en bas au bord du lit, je vous ai remarqué. Vous étiez seul dans un coin de la pièce, peu intéressé par l'agitation aux alentours, uniquement préoccupé par la perfection de vôtre création.
Soudain, vous vous êtes arrêté. En me regardant, vous avez vu ma souffrance, décidé d'écouter ma cassette de pleurs. Vous ne disiez rien, en faisant l'analyse de mes histoires.
Les mouvements de la tête prouvaient que vous m’aviez compris, ainsi que j’ai renversé devant vous les fardeaux qui m'écrasent, les incertitudes, les désillusions. Alors, j'ai ressenti toute votre empathie.
Qui peut dire qu'une araignée ne peut pas être le meilleur ami ?