Triste et pensif, je traîne les pieds dans la rue. Je roule à travers le désert de gens, abandonné à l'étendue de visages inconnus, suant à travers tous les pores de la solitude, atteint par une intense soif d’âmes chères.
Je cherche à comprendre où j’ai failli, quel est le défaut meulant mon âme, quelle est la raison qui interrompt la résonance avec les monceaux de paille empêchant mes pieds.
J'essaie d'identifier leurs formes, les intégrer dans ma collection de fruits, des fruits avec des forts caractères.
Alors, je leur prends un à la fois, je les regarde, les analyses, les organisent.
Les Noix me tracassent, toujours têtues, enfermées dans l'obscurité de leur intérieur, me demandent de les libérer de leur prison.
Les Oranges, elles m’encouragent à les serrer, pleines de l'exotisme, avec des joues chargées de couleur, en répandant des parfums vivants.
Elles me font oublier le présent, les Prunes, avec des vêtements sobres, ridées par le temps, émanant de la dignité des années.
Pour celles que je ne les comprends pas encore, je devrais prendre des leçons de vie au jardin botanique…