Vos
poèmes

Voilà , devant rien, du blanc, blanc cassé
De grisés, et brisé de failles noirâtres
Pas de repère, éperdument isolé

Marcher marcher aller à pas opiniâtres
Avancer aller sans s’arrêter sous peine
De chavirer dans ces torpeurs douceâtres

Dans ce trou d’oubli de soi, en fuite vaine
De détresses innommables. Seule la mort
Pourrait, et encore, apaiser cette géhenne

Le mal est tant profondément gravé, le tort
Si irrémédiablement fait, la camarde
Même à tout faucher, ne les mettra jamais hors

Et derrière rien encore, le blanc se lézarde
Le sol troué de pas s’effondre et disparaît
Marcher échapper à celle qui musarde

Qu’on espère et que l’on voudrait voir jamais
Désir de néant mais aussi instinct de vie
Avancer jusqu’à l’épuisement lutter mais

Tout autour rien désolation infinie
A quoi bon lutter s’arrêter et attendre
Qu’elle vienne la désirée la tant haïe

Debout fier hautain la toiser sans se rendre
Et lui laisser consentant son dernier souffle
Regard fixé sur un passé doux et tendre

Debout jusqu’à la fin lui sourire et mourir