C'est une terre de légendes où l'on entend les rires De nos défunts aïeux s'échapper des ajoncs En parcourant la lande, on perçoit leurs soupirs C'est le vent qui fredonne une douce oraison.
Quiconque marche en forêt dite \"de Brocéliande\" Ressent au fond de l'âme la pressente demande De Viviane la fée, magicienne du lac A l'enchanteur Merlin, vieux mage démoniaque.
Le visage des vieux est un livre d'histoires Et les esprits curieux y nourrissent leur mémoire. Chaque ride témoigne des moissons et des guerres Chaque sillon révèle une vie téméraire.
Les côtes dentelées par le ressac avide Aimantent les rafiots, ensorcellent les barques. Attirés malgré eux vers l'écueil cupide Ils affrontent l'océan, tel le roi d'Itaque.
Ô mer infanticide, écumante marâtre Lorsque phares et balises tentent de les guider Tes enfants te résistent tout en rêvant de l'âtre Et songeant à l'amour qui patiente au foyer.
Dans les estaminets, veuillez tendre l'oreille Ecoutez les récits de nos vaillants marins ! Ils vous chantent les îles, de Ouessant et de Sein Les campagnes de pêche, les longues nuits sans sommeil.
Pour ma part, partagée entre landes et maquis, La Bretagne est la terre où j'ai bâti mon nid J'y ai ancré mon coeur qui, arrosé de pluie, Pousse, croît et grandit pour vous, à l'infini.