Ruissellement Roucoulements Tout petit chant Intermittent File une abeille.
Le grand azur bascule à l’orée des murailles Lisses, lents déplacements, très hauts lacis Des martinets précis
Le soleil assis sur le toit Rêve et balance ses pieds d’or. L’ombre bleue le boude à l’écart Sous les loques lourdes de la pierraille, Fuyant l’effroyable et douce lumière.
Tourterelles, mésanges, avion lointain Rumeurs. Le ruisseau roule, fluide, et gargouille Entrelaçant de glauques bulles ses longues boucles d’eau. Le clocher sonne Une araignée dérive, étoilée, Claque une porte.
Sur les fils les pinces à linge Ne partiront pas en voyage. Elles gardent obstinément Les draps dansants Qu’affole le vent.
……..
Matin d’été tout neuf, Rayons dans les buées où couvent de futurs orages. Fraîcheur déjà morte de l’air qui se réchauffe. Soleil encore en enfance, Mais féroce Dansant sur ses pieds blancs.
Jour d’été brûlant Sèches herbes crissantes, Azur du ciel fermenté Moussant aux lèvres bleues des collines Ombres alanguies et lasses au pied des arbres lourds.
Et le soir tombe avec légèreté, dans un souffle il se pose Une étoile au front. Le terre s’étire et respire Les chauves-souris glissent en silence Sous l’envol criard des derniers martinets. La nuit s’ouvre comme un grand livre noir Aux signes scintillants.