J’irai finir mes jours aux rives boréales De ce grand œil d’azur béant sur les nuées Mirant dessus l’eau lisse leurs draperies nuptiales D’ombres et de rayons subtilement ornées.
De pourpre et d’or vêtu, le blond soleil du nord S’en viendra sur les flots choisir la fiancée Qui dans l’embrasement de son céleste corps Concevra le matin dedans la nuit couchée.
Et je me souviendrai, devant l’espace ouvert, De la mer vivante et douce, des rivages Où j’allais tout enfant cherchant des coquillages Dans la tiédeur salée, dans les parfums amers.
Large mer des larmes, ma douce France enfuie Je m’écarte de toi comme on quitte un tombeau Sur nos tendres années implacablement clos, Gisant silencieux en notre terre trahie. Cavillargues 2016