Comme des araignées qui tissent entre les feuilles, Le piège qui pourra les nourrir quand, d’aventure, S’y égarera une pauvre créature Nous tissons sur la toile notre monde de merveilles…
Car la toile n’est qu’un tissu de mensonges et d’hypocrisie, La toile nous ronge, dans nos solitudes de polichinelles, La toile qui nous attrape dans ces moments de fantaisie, Qui font qu’aux lumières de la nuit jaillit une étincelle…
La toile est un grand théâtre, où se jouent toutes les coméd Des plus drôles aux plus folles, des drames et des passions, Sur fond de nulle part, avec des mots tout codés d’un langag Qui ne traduit bien aucune des émotions…
Cet autre monde dans lequel on plonge, pourtant, n’existe pa Il nous immerge dans son irréalité, tentaculaire il nous dig Il nous envoûte, nous retient, nous malmène et nous abandonn Dans nos dialogues de rien, qui exhalent tout l’éphémère…
Et sur la toile se tissent et s’arrachent les étoffes les pl Sur des claviers qui s’usent à force de chercher leurs mots Par des mains qui cherchent au travers d’instants magiques A se convaincre de la sagesse de nos irraisonnables idéaux…
Minuscules derrière nos écrans, on sent le monde à nos pieds Sur cette toile qui rend tous les rêves possibles et accessi On se sent forts de ces désirs dévoilés qui se livrent en en Aux caprices d’un modem, forts de leur vérité indicible…
Et sur cette toile ou l’on traîne comme des âmes en peine Se jouent des scènes pourtant si vraies et si spontanées Théâtre interactif d’un monde qui court à en perdre haleine, D’un bout à l’autre de la planète dans des tuyaux gainés…
La toile n’est rien, la toile n’existe pas…. Existons-nous nous même sur cet écran si maladroit ?