Brumes d’abeilles Féeries plurielles Délicatesse du sein Diablerie de vie
– Ces mots qui viennent comme des fleurs parachutées depuis
Souvent J’ai pensé mourir Mourir de joies Mourir d’arbres centenaires De pluies de peines et d’araignées M’étrangler aux insolences muettes du rossignol J’ai pensé Qu’il y aurait en lieu Et place de Dieu Des feuillages septuagénaires Des pluies rieuses de soie Des rondeurs d’eau comme des craies J’ai pensé Que les criées seraient couvertes de cendres Que les ténèbres seraient légères Que l’absence d’aimance Viendrait se substituer au miracle de la plume
Poète de rien Tricoteur de nuages Défaiseur d’encre Tu ne vivras de rien d’autre Que l’imbécile tournoiement de ta Chair Tu n’auras plus pour encens imaginaires Les arbres ancestraux Les chairs encéphales Et les croisées du métal Voilà – Je dois parler de l’enivrement du soleil Du long et tiède pourrissement qui fait sombrer la poésie
J’ai pensé ça Dans une extrême onction de neige
Ah ! C’est vrai Il y a le ruminement affable des hêtres sous nos portes La très grande portée des océans dans l’arome de nos bouches C’est vrai c’est vrai Que je meure enfin dans une propriété nue Conquise de lettres d’apostrophes et de Cèdre
La poésie s’humilie Jour après pluies Dans une crevasse d’os Voilà Que je meure enfin aux limbes nouvelles du Ciel