Il avait fait chercher par delà l'océan Une île de légende où des arbres magiques Portaient des fruits de jade aux couleurs magnifiques, En manger disait-on, faisait vivre cent ans.
Le navire impérial n'était pas revenu. Avec lui disparurent un millier de jeunes gens, Choisis par l'empereur et tout vêtu de blanc. Et en vain il avait jusqu'au bout attendu.
Comme l'Empereur Jaune, il avait unifié Les multiples royaumes qu'il avait combattus, Et toujours ses armées sont restées invaincues : Chacun se soumettait à son nom proclamé.
Pourtant dans les palais qu'il avait fait bâtir, Dans la peur de mourir, invisible et caché, Il recevait souvent quelque prêtre ou sorcier Pour goûter plein d'espoir de secrets élixirs.
Il voulait que la Chine commençât avec lui, Des traces du passé, il voulait tout détruire. Et des autodafés en tous lieux de l'Empire Brûlèrent la mémoire un jour et une nuit.
Un rouleau de bambou, épargné par merveille, Des œuvres du passé sauva les plus beaux fruits, Pour qu'un prochain printemps renaissât par celui, Qui père du tyran, se nommait Lu BuWei.
Ce petit roi bâtard s'était fait Empereur : Soutenu par LiSi son ministre et conseil, Ses puissantes armées à nulle autre pareilles, Ce monarque anxieux régnait par la terreur.
Mais son plus grand chantier, mais son plus grand souci, Fut de bâtir le lieu de sa dernière demeure. Pour des siècles et des siècles, une armée eut l'honneur De garder le sommeil dudit Qing ChiHuangDi.
Me voilà à XiAn, dans ce lieu historique Où une armée de terre des siècles fut enfouie : A pied ou à cheval, ils étaient tous ici, Soldat ou général sous les yeux du public.
