Où est-il donc ce mage qui sèmera au vent La poudre des miracles? Qui pourra prononcer Les paroles perdues aux gestes oubliés? La bête est endormie et depuis si longtemps.
Alors que dans la brume nous approchons du lieu Les montagnes tout à coup en percent le rideau Et dressent devant nous leurs faces de couteau. Le fil est la muraille, elle est là sous nos yeux.
Les marches se succèdent, plus lents se font nos pas. Toujours il faut monter, d'une tour de guet à l'autre La muraille résiste pour mieux être des nôtres. La pierre frémit encore des paroles de soldats.
La bête est endormie et depuis si longtemps. Ce grand dragon de pierre, les Ming l'avaient voulu, En ce jour gris d'hiver, je l'ai enfin connu. Son cœur battait encor. Il attend. Il attend…