Voyage d'automne
Grands immeubles de verre et immeubles de pierres,
Trafic routier, klaxon, sonnettes de vélo,
Nuages de fumées, nuages de poussières,
Quitter Shanghai, enfin, pour un peu de repos.
Et ce fut le silence ! Les clapotis de l'eau !
Nous étions tous les deux, au bord d'une rivière
Qui nous chantait alors un petit air nouveau,
Une musique gaie mais à la fois légère.
Et dans les hautes herbes, des grillons en errance,
Regrettaient en sourdine, les chaleurs estivales,
Ils pleuraient le soleil, son ardeur, sa puissance,
Quand il régnait encore dans l'azur idéal.
Un ciel gris presque blanc, une pluie matinale
Rehaussaient les couleurs, ajoutaient des brillances
Aux arbres qui prenaient leur manteau automnal
Et quittaient l'habit vert aux infinies nuances.
Les sommets des montagnes jouaient en hamonie,
Avec des ocres jaunes, des rouges et des blancs,
Qu'ils tempéraient alors, sans doute par modestie
Par un voile de brume apporté par le vent.
Les cascades nombreuses crépitaient en chutant,
Elles avaient retrouvé, de la voix, de la vie
Et prenaient grand plaisir à mouiller les passants,
Projetant gouttelettes tout autour à l'envie.
Sur le tapis de feuilles, ensemble nous marchions
Parcourant côte à côte et la main dans la main,
Les sentiers forestiers et les gués et les ponts
Et grimpions une à une les marches des chemins.
Au-dessus de nos têtes, un ciel gris plus chagrin,
Sur le bord de la route, les dernières moissons
Le bus qui nous emporte, cornant avec entrain
Le voyage est fini, à Shanghai nous rentrons.