J'ai appris si tôt dans mon enfance, Ce pas en retrait de moi même, Pour me regarder, Pour me prendre dans mes propres bras Et tutoyer l'autistique frontière, Que parfois le monde où je gravite, Ce monde dans lequel je vis N'a plus aucune prise, Aucun sens, Aucun intérêt. Je me soustrais, Me dérobe, Me dégravite... Je suis un électron libre.
Quelle heure est elle ? Maison smoke de l'heure... Le temps s'est cool de mes yeux, S'inspire de mes narines Le temps perd son temps à repeindre mes cheveux... Quel temps fut-il ? Je suis un photon, ici et là en même temps, Sans y être Tout en y étant pourtant... Je suis vide et creux Débordant de cet amour Dont jeune puits me remplir... Mon cœur saigne De cet amour en trop peu Dont je déborde pour te noyer Me noyer. Tu m'es si vitale, si nécessaire toute entière Que sans plénitude de toi Je choisis le vide.
Mais quelle heure est elle ? Quel temps fait il ? Comme un enfant placard enfin libre Je troque ma liberté psychotique, Sur la pointe des pieds, Un pied de nez dans une main Et dans l'autre une rose, Le regard facétieux et l'âme désinvolte Qui de nouveau Se désélectrise et s'épuise de l'Autre.
Comme on s'emparfume de fleur Je m'ensommeille de toi Dans le froissement soyeux d'une étoffe légère. Une brise marine te déposa, Papillonne surprise, Au bord de mon âme effarée, puis te voila Paisiblement endormie contre mon cœur, Ta peau caressant la mienne à la mesure de ton souffle. Si d'aventure je me languis de toi, Divine psyché, Je ferme les yeux et t'hologrammise à tendre la main.