Une cigarette allumée sur un Vieux cendrier, Je me sens seule, usagée comme Une chaussette délavée. Encore une nuit d’angoisse, Dernière nuit qui se froisse Comme un journal en papier sur Le carrelage du palier.
Une vie où l’on se crève à Empoigner la fièvre Des mains fragiles, Les rôdeurs au cœur d’argile. Une vie austère, à pleurer Et se taire, écouter les critiques d’un tyran Aux instincts nostalgiques.
Bientôt l’heure de la retraite, Juste une heure, je suis prête, Il est enfin venu le temps de sourire, Des larmes envolées aux confins Du plaisir. Balayée l’infortune d’une vie noyée Par les dunes D’un sable émouvant, le passé qui Se conjugue au présent.
Je traverse enfin la route, Envolée la déroute, Il est venu le temps pour moi De m’en aller, Je disperse derrière moi Les remords, les regrets.