Nos vies lactées s’écaillent Le long des franges lumineuses de l’autoroute Nous déplions les jambes Et faisons rouler nos pensées Sur l’écorce nue des grands arbres Piliers vertigineux plantés sur le front du souvenir Et menant aux vertes prairies
Ô rires polis par le temps Secrètement absorbés par les hauts feuillages Voici l’enfant qui court Les poches pleines de galets frottés Il emporte notre mémoire dans sa course Et nous nous endormons avec lui Sous l’œil minéral de la lune Le front contre la vitre