Le pire des tourments, plus terrible que la mort, Est bien, dans ce cruel monde, de ne point exister Aux yeux de celui qui, son plus odieux tort, Obsède vos pensées sans l'avoir mérité. Mais le fait, on ne peut passer outre, est là ; Sans arrêt vous pensez à lui, jusqu'à rêver de lui ; Vous vous surprenez à écouter le doux son de sa voix ; A chercher son regard, à ne voir plus que lui. Et si soudain vous le perdez, de vue quelque instant Vous vous affolez, inquiète et contrariée Contre celui qui, de fuir non content Semble trouver plaisir à vous ignorer, Et qui, sans scrupule aucun, se permet de prêter Attention à celles qui ont l'honneur d'être à ses côtés.