L'air froid revient. Une morne saison s'amorce, Afin de remplir nos corps de mélancolie. Elle veut s'ériger dans un arbre et son écorce Pour flamber ses feuilles d'une peine endormie.
Notre âme s'envole au profit du soir précoce, La nuit nous plombe de son bras endolori. Il nous faut sortir de cette torpeur atroce Qui hante nos rêves et nous torture l'esprit.
Le temps coule. Comme le Rhône qui déroule Son ruban d'eau glaciale et givre toute vie. De Bellecour à Fourvière, où est donc la foule ? Les êtres restent cloîtrés et n'ont plus d'envie.
Il nous faut attendre la fête des lumières Pour affronter le froid et amuser la nuit. En un soir, l'espoir renaît, telle une prière ! Au bord d'une fenêtre, une bougie qui luit...