J’ai compté les heures Et elles s’évaporaient lourdement dans l’odeur mystique de M Pour des souvenirs de demoiselles de soie J’ai senti palpiter ton corps sur cette serviette Où j’ai suinté ma solitude Naïf ce cœur ne bat plus Je n’ai plus l’encre de ton soleil à l’horizon Mais j’aimerais qu’il saigne encore Ce soir Ce soir où tu dormais en quatre sillons de lune Ce soir qui blesse encore J’aimerais que tu me dises Que le soleil a violé la mémoire de tes seins Et que la rosée aux pieds des oublies Peut coaguler une molécule de vers libre Que tu as songé à cet amour d’odeur vive à ce soir Où ton sexe a chié sur mon front de marbre hypothétique A ce soir qui parfume le désir des chagrins du jour
J’ai compté les heures Comme ces songes qui meurent Comme ces vœux qui murent dans l’espérance du vent Fais tes tresses et je refais mes songes Je renonce à ce soir Qui s’est noyé dans la gravité de ton insouciance J’ai vendu mes rêves Pour ne plus cracher dans tes yeux ce vin qui pourrit Cet amour qui pèse trop longtemps Dans l’étrier de tes mépris de boues Et de vagues trop lourdes J’ai lavé ma flamme et mon sexe se consume Comme ces étoiles qui meurent pour des matinées trop debout Comme cet amour qui enfante la tragédie du rêve Le rire du sang L’innocence des oublis Et la douleur des maux J’ai compté les heures Comme cette nuit de décembre claire Qui mousse des larmes Plus chaudes Moins lourdes Ou plus triste Que la pesanteur d’un mot qui voyage à contre temps
J’ai compté les heures Comme ce souvenir qui vient Et qui ne veut pas s’en aller.