Je ne connais pas l’odeur de Paris Ni la luminosité de ses lys-folles Ni l’accent de soie qui caresse le palais De sa langue vertigineuse Ni l’hospitalité de son peuple -J’apprecie trop humain Et ses tessons de fleurs chaudes Mais je connais les pierres poussiéreuses de mon ciel ailé Le soleil qui s’y pand tête nue et sans parapluie Les arbres verts de fièvres qui désertent ses horizons N Le veloupté de la mer portant le bleu du ciel Dans ses yeux de sable d’argent vif Où sommeille ma peau de cris tardifs et poivreux Qui vous a connu Et je sais combien Haïti se souvient de vous Je porte encore vos souvenirs Comme mon café fume sa couleur Dans la chaleur tiède et pateuse des lampes ”tèt-gridap” Je les étrangle Je les éparpille Aux quatre coins de la phrase Aux vingt et une extrémités du vers sans abrit Mais ils persistent Comme ce soleil qui laisse éclore ces fleurs dix-heures Aux portails des songes Et quotidiennement je touche à la vie Car vous habitez mes rêves Mes rêves de tout De fou Mes rêves de songes inutiles Mes rêves rouges de maux Et de mots Mes rêves rouges de maux qui racontent Ce que racontent les enfants aux cerf-volants le jour de Paq Dans les nuits maudites Maudites comme toutes De mots qui racontent Ce que racontent les enfants Ce que raconter était il y a un temps Il y a un jour Il y a peut-êre une seconde.