La douleur est quand Minuit broutte l’herbe sauvage des regards Dans les rues de Jacmel Où Poètes Diseurs Comédiens et arpenteurs se confondent Et dentellent la poésie le chant Le rara pour porter la faim ardente d’une journée rouge Plantée autour de l’autoroute de la Fatigue Et le doute qui perpétue les retours probables etinopportuns Les minutes suivent convenablement les secondes maladroites Etles heures se multiplient Plus loin que mes pas de bohémien Et la déchirante Aventure de Carl Brouard Jalouse me crevait les semelles sur la Sainte-Asphalte Triste et sombre mon ombre rouge et grave foncé Aveugle quand je regarde par la queue Ma voix somnambule et la nuit lourde de remords pleuvaient Comme un tombeau ouvert à la vie Sur la face visible de ma montre Les aiguilles sont devenues aveugles Et lourdes dans la rotation du vide Conduisaient la triste chaleur de ma chambre Ce soir ou ce matin orpheline Comme cette nuit blanche tissée dans les ondes sauvages D’une ville personnellement inconnue Comment veux-tu que j’aime Une ville qui ne sommeille pas quand vient l‘étrangeté et Une ville qui ouvre les prunelles de peur Quand je voyage entre bagages et moi-même Ou quand l’espoir est un poème Qui s’étrangle dans l’avers du quotidien Le pire on était seul Et on ne pouvait pas en savoir plus Car la poésie ne sait pas trop compter La poésie aussi ne dort pas Quand le poète cherche son lit nul part Ou quand les bordels se suicident aux portails de la ville Fermée à contre –jour Cette nuit est un festival de gens ouverts Dans les paumesde la dérive Où nul n’est homme S’il n’est pas chien à minuit Et nul n’est chien et sauvage S’il n’est pas une gousse d’Edgard.